L’IRFO, partenaire du Colloque de l’I3SP.
Le toucher, qu’il soit technique ou affectif, engage les individus dans une dynamique relationnelle. Au cœur du soin, il est indispensable à la réalisation des techniques de l’ordre du cure, tout en engageant une relation thérapeutique bienveillante de l’ordre du care. Dans certains cas, comme dans les thérapies manuelles ou dans l’utilisation du toucher thérapeutique, il est lui-même le soin. Il peut également prendre la forme d’autosoin, dans une relation à soi. Dans d’autres cas, comme dans la correction de postures en éducation physique, c’est le soin apporté dans la régulation du contact qui prédomine. Cette rencontre des corps engage à la fois une activité physiologique particulière et une lecture psychosociale propre à sa configuration. De l’analyse du toucher dans les techniques de soins, au toucher comme thérapie, jusqu’au souci de l’autre dans l’interaction tactile, ce colloque propose une investigation interdisciplinaire du toucher sous ces différentes formes.
Sous l’impulsion de l’Evidence Based Medicine (EBM), la recherche se penche de plus en plus sur l’efficacité des thérapies non médicamenteuses. Le soin par le toucher doit désormais s’appuyer sur des preuves, et soulève une multitude de méthodologies. D’autre part, les gestes techniques et professionnels font désormais l’objet d’une analyse dans une visée à la fois didactique et formative. L’enjeu est important pour délivrer les médecines douces de l’effet placébo, mais pose aussi l’évaluation épistémologique des formations et des modélisations des pratiques dans leurs emprunts aux travaux des pionniers, comme Adjoa Domelevo. Ce colloque a donc pour but d’illustrer la diversité des approches, en matière de méthode et de cadre théorique, à l’image de la pluralité des disciplines qui prennent le toucher pour objet d’étude.
De la recherche de preuve découle la formulation des bonnes pratiques. Grégory Ninot et son équipe (2019) proposent d’ailleurs une plateforme d’évaluation des interventions non médicamenteuses selon les critères suivants : « La seule façon de distinguer les bonnes interventions non médicamenteuses des mauvaises, c’est de se fonder sur des études rigoureuses, les essais cliniques et les méta-analyses (l’analyse d’une série d’études, NDLR). Avec au moins un essai clinique qui démontre un réel bénéfice pour une étude comparant des groupes d’au moins 30 patients. Pour les solutions proposées ici, on est systématiquement sur plusieurs essais cliniques et au moins une méta-analyse pointant des convergences de résultats ». Le niveau de preuve est aujourd’hui un critère fondamental dans l’élaboration des recommandations des bonnes pratiques. Ainsi l’analyse des pratiques de terrains constitue un autre enjeu de ce colloque.
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